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J’arrête mon blog, mais…

Il y a quatre ans, j’ai lancé deux grands projets d’écriture.

Le premier, c’est mon blog. Certains articles ont été énormément lus et partagés : sur la banque Newb, sur les tests de Qi, sur la Chine, etc. J’ai essayé de montrer les conséquences tragiques du système capitaliste et la voie sans issue de la réforme, sans ne rien céder à la rigueur, à la raison, à l’honnêteté. Montrer qu’un bon cadre théorique permet de comprendre et d’anticiper le réel.

Je suis très fier du travail accompli.

J’ai rencontré un réel succès avec des articles pourtant longs et exigeants. J’ai traité de questions difficiles, qui m’ont amené à me défendre dans des conférences, sur des plateaux télé, lors d’entretiens pour d’autres médias. J’ai produit un podcast, j’ai théorisé, j’ai écrit sur la connaissance, la critique des sources, l’épistémologie. J’ai fait face à beaucoup d’opposition mais à aucun procès, ni à aucune demande de droit de réponse.

Le sérieux paie.

J’ai reçu beaucoup aussi. Des témoignages très touchants, des opinions qui ont changé grâce à certains de mes articles, des commentaires qui les complétaient, des dons qui incarnaient concrètement la confiance qui m’était accordée. Je suis tellement reconnaissant et je voudrais vous dire MERCI.

Oui, je suis fier du travail accompli – mais je suis fatigué.

Écrire le week-end, la nuit, pendant les vacances, tout en gardant mes enfants…c’est difficile. Il s’agit d’un travail bénévole qui m’aura coûté de l’argent mais, surtout, énormément de temps pris sur ma vie de papa et d’amoureux, sur mes loisirs, le sport, la lecture, le billard, le dessin, le tricot, la cuisine et le reste !

Il y a aussi eu des conséquences difficiles, dont certaines sur lesquelles je ne m’étendrai pas. Développer une pensée hétérodoxe et solidaire peut être douloureux, même en démocratie (on met des guillemets ou pas, hein ?). Le blog n’apporte pas de reconnaissance « académique », peu de reconnaissance publique également – en dépit du travail et du temps investis. Certains retours ont été difficiles à gérer – je n’ai pas eu que des nuits complètes ! Souvent l’angoisse de l’insulte, de l’attaque personnelle, de critiques injustes ou ressenties telles, du buzz qui prend tant de place qu’il remplace la vie, des coups de pression via via…cette angoisse a pris largement le pas sur le plaisir d’apprendre et de transmettre.

Bien entendu, le blog restera ouvert et les articles disponibles. Je pense qu’ils ont le mérite d’être peu dépendants de l’actualité et qu’ils resteront, pour la plupart, pertinents en dépit du temps qui passe. Probablement que je continuerai à m’exprimer sur Facebook – avis à celleux qui voudraient m’y rejoindre 😉

Pourtant, l’arrêt du blog est aussi une excellente nouvelle. Je vous disais qu’en 2017, j’avais commencé deux grands projets d’écriture… Le deuxième grand projet est celui qui me tient le plus à cœur : un roman.

Je voudrais maintenant  dédier mon temps d’écriture à ce dernier, un projet d’une grande ampleur où je suis, évidemment, dans l’inconnu – et ça me plaît ! J’essaie d’y articuler mon plaisir littéraire des mots, mon intérêt pour la politique, et mon envie de raconter une histoire.  

D’une certaine façon, en parler ici constitue une forme d’engagement. Je ne sais pas si j’arriverai au bout, et encore moins si quelque éditeur y verra de l’intérêt pour son audience mais je suis prêt à prendre ce risque. C’est là, exactement là, que je veux mettre mes forces.

MERCI pour votre soutien, à chacun, chacune. Plein de love sur vous.

emmanuel

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Message aux lecteurs

Nous ne vivrons pas sur Mars

Une fois n’est pas coutume, juste une petite annonce en passant 🙂 Le samedi 28 août, de 17h15 à 18h15, j’aurai le plaisir d’animer une rencontre avec Sylvia Ekström, autrice du livre « Nous ne vivrons jamais sur Mars, ni ailleurs » dans le cadre de l’Intime Festival. La rencontre aura lieu dans la Cour de l’école Notre-Dame.

Sylvia Ekström est astrophysicienne…et sage-femme. Elle est collaboratrice scientifique au Département d’astronomie de l’Université de Genève en Suisse.

Sylvia Ekström – crédit photo : Intime Festival

Pour celleux qui ne connaissent pas, l’Intime Festival est un festival de littérature se tenant à Namur chaque année. Il a été fondé et est dirigé par Chloé Colpé, avec la participation et la passion littéraire de Benoît Poelvoorde.

La rencontre sera ponctuée de lectures des poèmes de Rebecca Elson, extraits de son ouvrage « Devant l’immense » par la comédienne et directrice du Rideau de Bruxelles, Cathy Min Jung.

J’en parle peu ici sur ce blog mais, parmi mes nombreux centres d’intérêts, la littérature et la vulgarisation autour de l’astrophysique tiennent une part importante dans ma vie. Je suis honoré de cette rencontre. N’hésitez pas à venir si ces questions vous intéressent également.

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Message aux lecteurs, Réactions

Tu vas arrêter avec ton écriture inclusive, oui?

« Gnagnagna c’est moche, et même qu’on n’arrive pas à la lire, et que c’est de l’inclusif qu’à moitié, et que c’est pas accessible pour les aveugles (parce que là, en une fois, on se préoccupe des aveugles), et que le masculin en français c’est du neutre, d’abord, et que c’est le mot qui est au masculin, pas le signifié, etc. »

En moins de 24h, deux personnalités publiques, pour lesquelles j’ai par ailleurs un immense respect, m’ont contacté en privé pour me faire part :
1) De l’intérêt de ce que j’écris
2) De leur dépit face à mon usage de l’écriture inclusive.

Et vous savez quoi? Cela me vaut un refus de publication sur un site très populaire d’information.

Soupir.

Ursula Le Guin qui a imaginé un peuple sans sexe déterminé dans son roman « La main gauche de la nuit »

J’ai envie de vous dire : « Respirez un coup, les mecs, ça va aller. Tout va bien. La langue française va s’en sortir et…nous aussi. »

Donc je ne vais pas me lancer dans un long argumentaire en faveur de l’écriture inclusive. Si ça vous intéresse d’avoir du contenu solide à ce sujet, je vous renvoie vers « le langage inclusif » de Viennot. Je ne ferai pas mieux et j’ai pas envie de faire plus court. Je note quand même avec amusement que le point médian brûle les yeux lors même que l’on s’accommode apparemment sans mal de la virgule, du point final, de la parenthèse, de l’apostrophe et autres signes typographiques (point d’exclamation).

En revanche, je vais vous dire un mot sur les raisons qui me poussent à l’adopter, cette écriture inclusive. Oui, je pense qu’elle est nécessaire. D’autant plus quand on aime la langue française – ce qui est mon cas.

Je préférerais certes qu’on la fasse évoluer, qu’on lui invente un neutre qui ne serait pas déguisé en masculin, qu’on bouscule nos imaginaires faits de binarité (#UrsulaLeGuin) mais, entre-temps, l’écriture inclusive me semble politiquement nécessaire.

Toustes celleux qui ont un rapport singulier à l’écriture et à la langue savent combien l’imaginaire est capable d’enfanter dans le monde réel : larmes et rires en sont les exemples les plus frappants. Il en va de même pour l’écriture inclusive : depuis que je l’utilise, j’ai une conscience beaucoup plus vive de ce que je ne m’adresse pas qu’à des hommes. Je pense, je parle et j’écris différemment. Si ça doit me coûter des publications, qu’il en soit ainsi.

La langue est matérielle. Elle agit le monde.

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Message aux lecteurs

Pourquoi lire le radis en 2021 ?

Des articles et analyses approfondies, des podcasts disponibles sur toutes les plateformes, des grands dossiers : l’année 2020 a été particulièrement productive pour mon blog. Je vous partage ci-dessous les articles dont je suis le plus fier et/ou qui ont le plus attiré l’attention.

Un immense MERCI à vous tou.te.s qui avez pris le temps de me lire et/ou d’écouter les podcasts. Les articles sont souvent longs, compliqués…et déprimants. Et pourtant vous avez été nombreux.ses en 2020, MERCI POUR VOTRE SOUTIEN. Ça motive énormément.

SCOOP : je vais acheter un micro Blue Yeti pour avoir des podcasts de meilleure qualité. Si vous avez envie de contribuer, mon Tipeee est le lieu où laisser un pourboire 😉

Vivement 2021 et, en attendant, petit tour d’horizon de ce que j’ai eu le plaisir de publier.

Les articles les plus lus en 2020

  1. NewB : l’escroquerie en sarouel-cravate ? Une enquête approfondie sur les fausses promesses de la banque qui promet de « changer la banque »
  2. NewB, l’ambulance et le cheval de Troie Publié en fin d’année 2019, j’étais le premier à prédire le fiasco qui se confirmerait quelques mois plus tard
  3. L’absurdité des tests de QI, en 7 arguments Publié en 2018 et régulièrement mis à jour, cet article continue de provoquer un grand engouement alors que je n’ai jamais eu autant de proches se disant « HP » 😉
  4. Il est évident que la Chine Premier volet de mon grand dossier sur les droits de l’homme en Chine, l’épisode revient en particulier sur le concept « d’évidence » lorsqu’on pense à des pays qu’il est attendu de détester
  5. François Bégaudeau, punchliner marxiste (et sexiste) Article écrit en deux temps : un premier temps d’admiration de la plume précise et acerbe de l’auteur français, le second en réalisant combien ce dernier était plus prompt à dire plutôt qu’à faire

Les grands dossiers

J’y explore en profondeur, sur plusieurs articles, à l’aide d’outils épistémologiques et de fact-checking, une thématique en particulier.

Amnesty International et les droits de l’homme en Chine À travers une enquête que j’ai menée sur plusieurs mois, je démontre avec rigueur et précision le spectre des mensonges de l’ONG internationale vis-vis de la Chine

Comprendre le capitalisme Construit sous la forme d’un long dialogue, j’y explique très concrètement les bases du système capitaliste : marché libre, propriété lucrative privée, concurrence et trusts, dégâts sociaux et environnementaux, etc.

Des solutions, vraiment ?

Ces dernières années, je me suis régulièrement retrouvé à m’enthousiasmer pour des idées présentées comme des solutions aux problèmes économiques, sociaux et environnementaux…pour ensuite déchanter. Dans les articles suivants, je déconstruis plusieurs de ces pseudos-solutions.

Dossier NewB Peut-on changer le système bancaire de l’intérieur et pas à pas ? Ce dossier démontre que « non », malheureusement, on ne changera pas la banque sans changer les structures du capitalisme

Dossier « Demain » Le film « Demain », à la suite du mouvement de Pierre Rabhi, avait lancé une immense vague d’espoir quant aux actions concrètes que l’on pourrait prendre face aux défis environnementaux. Dans un premier article, j’avais prédit l’absence de résultats. Dans le deuxième article, je montre malheureusement par l’analyse de faits concrets la fiabilité de mes prédictions passées.

Nouveaux mouvements sociaux : faire le tri Extinction Rebellion constitue-t-il vraiment un changement de paradigme dans le militantisme ? Certainement pas en étant financé par les plus gros pollueurs de la planète

Bitcoin, monnaie capitaliste Certain.es ont vu dans le Bitcoin une monnaie pouvant s’affranchir des banques centrales et, par conséquent, de la domination des États. Je montre dans cet article que loin d’être révolutionnaire, cette monnaie spéculative fait ce que le capitalisme a toujours fait : du pognon sur le dos du travail humain.

Les robots ne prendront (malheureusement) pas notre travail Faut-il craindre ou souhaiter la robotisation ? La question est sans doute mal posée en système capitaliste où la délégation aux robots de nos tâches ne peut s’accompagner d’une réduction collective du temps de travail.

Financer les oppositions démocratiques Peut-on réellement rendre le monde plus démocratique en finançant les ONG internationales et les groupes d’opposition ?

Comprendre la théorie

Le fact-checking n’est rien si l’on ne prend pas conscience des valeurs que l’on défend et des théories qui soutiennent ces dernières. Ce n’est que comme ça que l’on peut comprendre comment, à partir d’un diagnostic similaire, nous pouvons parfois arriver à des interprétations des faits si différentes #réunionsdefamille

Réforme ou révolution, refaire le monde autour d’un verre À travers un dialogue, j’y défends une position politique résolument révolutionnaire

Éthique, bio, équitable, RSE…sont-ils vraiment mieux que rien ? Dans cet article, je montre théoriquement la fausse bonne idée du colibri s’épuisant à « faire sa part » sans s’intéresser ni aux raisons de l’incendie, ni aux plus grands pyromanes

Désarroi déjà roi, la charité s’il vous plaît Peut-on répondre durablement à la pauvreté en pratiquant la charité ? J’explique dans cet article en quoi le croire est confortable mais demeure une erreur fondamentale

Qu’est-ce que l’égalité ? La valeur d’égalité est aux sources de tout positionnement marqué à gauche. Loin d’être évidente, cette valeur embrasse une série de contradictions que j’analyse dans cet article

Changement climatique, pourquoi on ne se bouge pas À travers la métaphore du dilemme du prisonnier, je montre comment l’intérêt individuel s’oppose à l’intérêt collectif dans la lutte contre le changement climatique

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Débat sur le projet de banque NewB

J’ai eu le plaisir de débattre en « live » du projet de banque NewB.

Avec qui? Le débat était organisé par Attac Bruxelles avec, comme intervenant.es, Aline Fares (CADTM et autrice des « chroniques d’une ex-banquière ») et moi-même, professeur à l’IHECS, analyste et auteur de ce blog. S’est ajouté par la suite Matthias Meirlaen, au nom de NewB – nous avons été prévenus la veille et je m’étais opposé à leur présence, considérant que leur temps de parole médiatique avait été amplement suffisant.

La question posée? NewB est-il un modèle bancaire alternatif…ou un miroir aux alouettes? J’y ai défendu une position à la fois critique et sceptique, en accord avec cet article-ci et cet autre article où j’explore la question de façon plus théorique.

Informations pratiques? Le débat a eu lieu ce mercredi 22 janvier 2020 à 19h à l’université Saint-Louis à Bruxelles (boulevard du jardin botanique, 43).

Il me semble qu’aucun projet ne devrait pouvoir se soustraire à la critique – surtout s’il cherche à rebattre les cartes en profondeur.

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