Analyses, Réactions

Julian Assange, oui mais non

[EDIT 28/02/2021] J’invite les lecteur.ices à lire l’article en entier, ainsi que l’ensemble de la section commentaires, laquelle comprend différentes opinions, dont celle de Viktor Dedaj que j’évoque dans l’article. Des opinions qui méritent autant de retenir l’attention que l’article lui-même. Il va de soi qu’aucune des positions n’est « facile à tenir » et je vois, dans les choix et les désaccords entre journalistes, militant.es, etc. le piège que produisent les systèmes de domination : lutter contre le patriarcat fait ici courir le risque d’aller à contresens de la lutte contre l’impérialisme (et à sa source le capitalisme)…et lutter contre l’impérialisme risque de nous faire minimiser des agressions gravissimes symptomatiques de la domination masculine. Le débat est ouvert.[/EDIT]

Julian Assange comparaît à partir d’aujourd’hui devant la justice britannique qui doit se prononcer sur la demande d’extradition vers les USA. Plusieurs fois, dans mes posts Facebook, j’ai pris la défense de Julian Assange. Le combat qu’il a porté m’a toujours paru empiriquement efficace et philosophiquement crucial pour le droit à l’information.

Pas la liberté de la presse, non, le droit à l’information. Parce que « la presse », ça ne veut rien dire. Entre Pujadas et un journaliste freelance qui péniblement couvre les inondations sur une télé locale, y’a un gap aussi grand qu’entre des Gilets jaunes et feu Karl Lagerfeld. Sur un échantillon de journalistes au hasard, vous obtiendrez des classes sociales opposées…qui objectivement n’ont pas d’intérêts communs. Alors, le corporatisme, très peu pour moi.

Julian Assange

Par ailleurs, « la presse » a très peu soutenu Assange, même si elle se réveillera sans doute aujourd’hui, à la faveur de l’actualité. En dépit de l’acharnement dont il a été la victime, hors de tout cadre légal, un acharnement qui ne pouvait que me révolter.

Il fallait défendre Assange.

Et, depuis hier, je ne le défends plus.

Bien sûr, j’avais entendu – comme beaucoup – les accusations à son encontre. Outre la divulgation de crimes d’État qui ne pouvait que recevoir ma sympathie…il aurait violé. Deux femmes, Sofia Wilén et Anna Ardin. Je dis leur nom, parce que ça fait longtemps qu’elles ne sont plus anonymes et puis ça aide à s’identifier. Elle ne sont pas un concept. Ce sont deux femmes, avec chacune une vie, un taf, des amis, des gens qui les aiment. Les faits se sont déroulés, en Suède, en 2010. J’avais, à ce sujet, lu des articles qui démentaient les accusations de viol et rappelaient qu’elles n’avaient pas porté plainte. Articles convaincants de la part de médias alternatifs qui avaient toute ma confiance. D’autant plus que j’avais rencontré personnellement, il y a quelques années, le journaliste le plus impliqué dans la défense d’Assange en francophonie, Viktor Dedaj, et que je partageais ses combats politiques.

Un peu d’épistémo (rapidement)

Petit intermède à ce sujet. Faites ce que vous voulez, personne, absolument personne, ne peut s’extraire d’une forme de dépendance épistémique (comme le rappelait Hardwig en 1985). Tout n’est pas vérifiable. C’est désespérant mais c’est comme ça. Alors on s’appuie sur les textes et les auteurs en qui on a confiance, comme l’on ferait confiance au label « équitable » sur le sachet de chocolat. De ce point de vue, croire son voisin parce qu’on le trouve sympathique relève du même mouvement que croire une revue scientifique. Il s’agit de déléguer à l’autre, qu’on imagine plus compétent, l’accès la connaissance. Les différences résident dans la rigueur, la méthode, la révision par les pairs, la réfutabilité, etc. Ce n’est pas rien, évidemment, et je ne nie pas ces différences. Un article scientifique n’est PAS un propos de comptoir. Mais que vous soyez au bar ou en train de lire Nature, vous déléguez à un tiers l’accès à la connaissance. That’s all.  

Si vous souhaitiez faire vous-même la critique des sources, vous pourriez bien être vite bloqués. Il arrive que les sources ne soient pas disponibles, et parfois il nous manque les compétences (on ne s’appelle pas tous Odile Fillod…). Parfois c’est le temps qui manque. Parfois ce sont des accès payants à des articles. Ou la source est secrète et invérifiable. Ou, ou, oui. Alors, on délègue. Et il faut bien comprendre que cette délégation est rationnelle. Nous sommes programmés pour croire parce qu’il n’y a, a priori, pas de raison d’être suspicieux.

Ok.

Sauf que parfois, c’est notre propre perspective qui nous empêche d’aller voir plus loin. Parfois, on ne va pas plus loin parce que ce que l’on sait nous suffit et nous arrange. Parce que ça « colle » avec les valeurs qu’on défend et qu’il n’y a rien de pire, de plus difficile, qu’être remis en question dans ses croyances. Ça gratte. Ça fait mal. On est programmé pour croire, pas pour décroire.

Et Julian Assange dans tout ça?

Quand j’ai été contacté par le Comité Free Assange Belgium pour co-organiser une conférence de soutien, je n’ai pas hésité à apporter mon aide, malgré la charge de travail supplémentaire dans un agenda déjà chargé. J’ai réservé le local, j’en ai fait la promotion dans mes réseaux, j’ai accueilli l’orateur (le même Viktor Dedaj évoqué plus haut), je me suis occupé de la logistique pendant la soirée, etc. Le public est arrivé, un public déjà convaincu, un public qui aurait autant de difficulté que moi à décroire. Ce n’est pas une critique : toute personne défendant des positions hétérodoxes, radicales ou militantes sait combien l’entre soi est important pour retrouver des forces dans la lutte. Il n’y a là rien de surprenant.

Je n’ai pourtant pas modéré le débat et je n’y ai pas pris la parole. J’aurais pu, mais je ne l’ai pas fait. Comme si une intuition m’invitait à prendre du recul.

Après avoir subtilement retardé le moment de s’y référer, Dedaj a fini par évoquer « l’affaire suédoise » – autrement dit les agressions sexuelles de Sofia et d’Anna. Je ne vais pas entrer dans les détails juridiques (vous pourrez les trouver sur le site de Dedaj). Après tout, comme le rappelle l’excellente page « D’où » sur Facebook dans son dernier post, seul « un viol sur six » serait déclaré. Ce qui se passe au tribunal n’est pas représentatif de la réalité. Dedaj s’est toutefois appuyé sur le fait qu’aucune plainte pour viol n’avait été déposée et cela semblait lui suffire (comme cela suffit au World Socialist Web Site également). D’ailleurs, on ne reprochait à Assange que des rapports non protégés et, selon Dedaj, d’avoir « pénétré une des deux femmes pendant son sommeil, comme si c’était possible (sic) », clin d’œil, clin d’œil.

Pardon ?

« Comme si c’était possible » ? 

Cette phrase m’a glacé. J’ai compris, à cet instant précis, que je n’avais sans doute pas fait mon taf jusqu’au bout. Que la dépendance épistémique a bon dos. Que j’avais été aussi parmi ceux qui, refusant le risque de décroire, évitent de mettre le nez là où ça craint pour leurs certitudes. Dès la fin de la conférence, j’ai demandé à Dedaj si les dépositions des plaignantes étaient accessibles. La réponse était « oui ». Depuis plusieurs années, j’aurais pu les lire. Et je ne l’ai pas fait.

Aujourd’hui, je les ai lues. Et je vous engage à les lire vous aussi, là encore, sur le site de Viktor Dedaj (qui semble donc penser qu’elles constituent des arguments en faveur d’Assange). On y trouve l’extrême banalité de la violence des hommes envers les femmes. On y trouve l’abus de pouvoir justifié par l’admiration qu’une personne peut nourrir face à une personnalité connue. On y trouve l’égoïsme d’un homme qui place son plaisir avant tout le reste : avant le risque de maladies, avant le risque de grossesse dont il n’aura pas à s’occuper et, surtout, avant le consentement qui semble être une variable dont on peut largement se passer. Extrait de la déposition de Sofia :

« Ils se sont assoupis et elle s’est réveillée et l’a senti la pénétrer. Elle a aussitôt demandé : ’Portes-tu quelque chose ?’, et il a répondu : ’Toi’. Elle lui a dit : ’Tu as intérêt à ne pas avoir le SIDA’, et il a répondu, ’Bien sûr que non’. Elle sentait qu’il était trop tard. Il était déjà en elle et elle l’a laissé continuer. Elle n’a pas eu la force de lui dire une fois de plus. Elle avait parlé de préservatifs toute la nuit. Elle n’a jamais eu de rapports sexuels non protégés auparavant. Il a dit qu’il voulait éjaculer en elle ; il n’a pas dit quand il l’a fait, mais il l’a fait. Cela a beaucoup coulé par la suite. »

Témoignage d’Anna :

« Puis ils se sont allongés sur le lit, Anna sur le dos et Assange sur elle. Anna a senti qu’Assange voulait tout de suite insérer son pénis dans son vagin, ce qu’elle ne voulait pas parce qu’il ne portait pas de préservatif. Elle a donc essayé de tordre ses hanches sur le côté et de serrer ses jambes pour empêcher la pénétration. Anna a essayé à plusieurs reprises d’attraper un préservatif, mais Assange l’en a empêchée en lui tenant les bras et en lui écartant les jambes tout en essayant de la pénétrer avec son pénis sans préservatif. Anna dit qu’elle a fini par être au bord des larmes parce qu’elle était maintenue fermement et qu’elle n’a pas pu attraper un préservatif, et qu’elle a senti que ’ça pouvait mal finir’. »

« Anna et Assange ont recommencé à avoir des relations sexuelles et Anna dit qu’elle pensait qu’elle ’voulait juste en finir’. »

« Peu de temps après, Assange a éjaculé en elle et s’est retiré. Quand Assange a retiré le préservatif de son pénis, Anna a vu qu’il ne contenait pas de sperme. Quand Anna a commencé à bouger son corps, elle a remarqué que quelque chose ’coulait’ de son vagin. Anna comprit assez vite que ce devait être le sperme d’Assange. Elle l’a signalé à Assange, mais il l’a nié et lui a répondu que ce n’était que sa propre humidité (sic). Anna est convaincue que lorsqu’il s’est retiré d’elle la première fois, Assange a délibérément cassé le préservatif à son extrémité et a continué à copuler jusqu’à l’éjaculation. »

Un autre point est la tendance, pour les victimes, à reformuler les faits de telle sorte qu’ils justifient les actes de leur agresseur. Typiquement, ce réflexe très légitime d’autoprotection empêche de porter plainte. Double peine. Extrait du témoignage de Sofia :

« Elle lui a fait des commentaires sarcastiques d’un ton léger. Elle pense qu’elle essayait de minimiser, dans son propre esprit, l’importance de ce qui s’était passé. Lui, par contre, ne semblait pas s’en soucier. »

« Lorsqu’elle a parlé à ses amis par la suite, elle a compris qu’elle avait été victime d’un crime. Elle s’est rendue à l’hôpital Danderyd, puis à l’hôpital Söder où elle a été examinée et où des échantillons avec un kit de viol ont également été prélevés. »

On retrouve la violence et sa justification dans le témoignage d’Anna également :

« ’Tout est allé si vite’. Il lui a arraché ses vêtements et, ce faisant, a tiré sur son collier et l’a cassé. Anna a essayé de se rhabiller, parce que tout allait si vite et qu’elle se sentait mal à l’aise ; mais Assange les a immédiatement enlevés de nouveau. Anna affirme qu’en fait, elle sentait qu’elle ne voulait plus aller plus loin, mais qu’il était trop tard pour dire à Assange d’arrêter, car elle avait « laissé faire jusque-là  ». Elle pensait qu’elle ’n’avait qu’elle-même à blâmer’. Elle a donc permis à Assange d’enlever tous ses vêtements. »

Vous me direz : peut-être ces témoignages sont-ils des faux ? Et je répondrai comme j’ai toujours répondu quand cette même observation était faite à propos des documents publiés par Wikileaks : si personne n’en conteste l’authenticité (de l’accusation à la défense), il n’y a pas de raison d’y voir un faux.

Faut-il distinguer le journaliste du violeur ? Faut-il distinguer le chanteur du meurtrier ? Le violeur pédophile du cinéaste ? Le violeur pédophile de l’écrivain ? Le pédophile du politique ? Le producteur du violeur ? Le politique du violeur ? Les journalistes des harceleurs ? Le violeur du basketteur ? Etc. Ça commence à faire beaucoup de distinctions, non ? Que l’on soit clair : Wikileaks a, pour moi, une importance capitale, actuelle et historique, pour le droit à l’information. Wikileaks qui continue à fonctionner sans Assange, grâce à une communauté de hackers, grâce à la communauté du free software et de l’open source. Tous ces gens ont rendu possible un gigantesque pas dans l’accès à la connaissance par le public de graves crimes commis par les États. Wikileaks nourrit l’espoir. Ce droit à l’information est en danger. Je plaide avec ardeur pour conserver Wikileaks.

Mais Assange DOIT être jugé. Pas pour trahison envers les USA dont il n’est pas un ressortissant, sur une base absurde d’extraterritorialité, mais pour viol sur le sol suédois. Plus aucun homme ne devrait se sentir autorisé à passer outre le consentement d’une femme. C’est en honorant Polanski, en trouvant des circonstances atténuantes à Matzneff ou DSK que la société continue de faire perdurer un tel système d’oppression.

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26 réflexions sur “Julian Assange, oui mais non

  1. A reblogué ceci sur Caroline Huenset a ajouté:
    « Faut-il distinguer le journaliste du violeur ? Faut-il distinguer le chanteur du meurtrier ? Le violeur pédophile du cinéaste ? Le violeur pédophile de l’écrivain ? Le pédophile du politique ? Le producteur du violeur ? Le politique du violeur ? Les journalistes des harceleurs ? Le violeur du basketteur ? Etc. Ça commence à faire beaucoup de distinctions, non ? Que l’on soit clair : Wikileaks a, pour moi, une importance capitale, actuelle et historique, pour le droit à l’information. Wikileaks qui continue à fonctionner sans Assange, grâce à une communauté de hackers, grâce à la communauté du free software et de l’open source. Tous ces gens ont rendu possible un gigantesque pas dans l’accès à la connaissance par le public de graves crimes commis par les États. Wikileaks nourrit l’espoir. Ce droit à l’information est en danger. Je plaide avec ardeur pour conserver Wikileaks.

    Mais Assange DOIT être jugé. Pas pour trahison envers les USA dont il n’est pas un ressortissant, sur une base absurde d’extraterritorialité, mais pour viol sur le sol suédois. Plus aucun homme ne devrait se sentir autorisé à passer outre le consentement d’une femme. C’est en honorant Polanski, en trouvant des circonstances atténuantes à Matzneff ou DSK que la société continue de faire perdurer un tel système d’oppression. »

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  2. Frank, POTY dit :

    Hé bien justement, il doit être défendu pour un procès équitable relatif aux faits que vous évoquez. Les charges pour viol(s), dit-on, ont été abandonnées; ce qui est bien la preuve que toute ce procès est politique.
    Je suis très étonné, M. Wathelet, par votre prise de position. Qu’il soit coupable ou pas de viol selon la loi suédoise, un accusé doit bénéficier de la présomption d’innocence et a droit à un procès et un traitement équitable; ce qui n’est de toute évidence pas le cas en ce qui le concerne.
    C’est regrettable car vous donnez du grain à moudre à cette fange politico-journalistique qui prend bien soin, opportunément, de se focaliser sur la noirceur d’un homme (en l’occurrence) en éludant ou minimisant l’aspect hautement symbolique (et vital) de ce dossier.

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    • Merci pour votre message. Je ne demande rien de plus qu’un procès équitable, précisément. Un procès pour viol n’aurait jamais pu mener à une extradition vers les USA. Par contre, l’accusation de trahison d’État, elle, est éminemment politique. Vous pouvez regretter mon positionnement, mais sachez juste que je resterai, quoi qu’il en soit, fidèle à mes valeurs dont la plus importante est l’égalité.

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  3. Manu dit :

    Bonjour,

    Vos propos sont très décevant. Moi qui en général trouve vos articles très pertinents.

    Non pas pour ce que vous dénoncez, mais pour votre phrase ou vous dites que vous ne défendrez plus Assange.
    Si il était jugé pour Viol, je pourrais comprendre, mais ce n’est pas le cas, son procès est politique. il faut dès lors continuer à le défendre.

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    • Je comprends et m’attendais à un commentaire comme ça. Je défends Wikileaks, je suis évidemment opposé à cette procédure horrible, injuste, violente et illégale. Je ne défends plus l’homme, non, mais je continue de défendre la justice et ce qui se passe avec Assange, ce n’est évidemment pas la justice. Il y a deux registres de moralité que je me refuse à opposer : la procédure d’extradition est une honte pour la démocratie ET ce qu’a très probablement fait Assange avec ces deux femmes doit être jugé et m’est insupportable.

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  4. Manu dit :

    Certes, mais de un, stratégiquement, ce n’est pas très malin, dans le sens ou il est déjà assez dans la mouise pour ne pas en rajouter.
    Et de deux, ce n’est pas très élégant de frapper un homme à terre (pour ne pas dire déjà à moitié enterré). Je vous imaginais plus … enfin moins … bref pas comme ça.

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    • C’est sans doute la différence entre l’analyse politique et la politique elle-même. Je n’ai pas à être « stratège » dans mon travail d’analyse. Je le serai quand il s’agira de mener la révolution 😉 Je suis convaincu d’être précisément plus légitime parce que je n’ai de comptes à rendre à personne – même pas à mon « camp politique ». Mes lecteurs savent que je ne trompe pas, mais que j’accepte de peut-être « me » tromper. Ça fait toute la différence.
      D’autre part, me reprocher mon manque d’élégance à propos de quelqu’un qui a très probablement violé (je rappelle que les dépositions ne sont pas contestées) est un peu…audacieux, non?

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      • Manu dit :

        Le 1er argument se tient, le 2ème par contre …
        Ce n’est parce que les autres ne le sont pas, qu’il ne faut pas rester élégant.

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  5. Guy L dit :

    Il y a moi aussi quelque chose qui me gênait, et je vous remercie d’avoir mis le doigt dessus. Comme si, pour une bonne cause, on pouvait ignorer un viol. Cela dit, même s’il était meurtrier, même s’il était pédophile (j’exagère peut-être un peu?), je défendrais Assange dans le cadre de son procès d’extradition.

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  6. Bonjour Emmanuel,

    J’ai arrêté de suivre le dossier Assange pour des questions de santé mentale. Mais je réponds à ce poste.

    Je pars de l’hypothèse que la Justice suédoise est compétente pour statuer les jugements de viol (ou non) sur Assange. Au moment où vous avez rédigé cet article, le dossier avait été refermé pour la 3ème fois, depuis le 19/11/2019. Voir la biblio ici : https://en.wikipedia.org/wiki/Assange_v_Swedish_Prosecution_Authority

    L’efficacité de cette démarche de présomption de viol pour semer la confusion dans l’opinion publique est hors pair.

    Lorsque vous dites qu’Assange devait être jugé pour viol, je suis d’accord avec vous, il était, lui aussi, d’accord avec vous. Il a insisté pour être jugé sur le territoire britannique et le parquet Suédois a refusé. Le dossier a été ouvert au moment des faits en 2010 et refermé deux mois plus tard par Eva Finné. On se demande qu’est-ce qui a pu se produire pour que ce dossier ait été réouvert deux fois depuis pour être abandonné définitivement le 19/11/2019…. Y a-t-il eu pression pour trouver une faille dans le passé d’Assange qui sème la confusion dans l’opinion publique. Qu’est-ce qui pèse plus dans les esprits des gens que la liberté d’expression… Hummm…. Comment passe-t-on de Man of the Year à plus grand criminel de l’Histoire des USA ?
    Ici, vous nous livrez ici une réaction et non une enquête sur sources : vous citez deux sources : les témoignages des plaignantes et votre témoignage sur les propos de Dedaj).

    C’est une réaction personnelle (et qui vous appartient) et non un raisonnement
    Il est dommageable à Assange que, selon ce que vous dites, Dedaj n’ait pas pris au sérieux de démonter les accusations de viol. (Mais à sa décharge, quand on est sur le dossier depuis longtemps, on est agacé par ce leitmotiv). S’il avait démonté les accusations cela aurait solidifié la défense du cas d’Assange et peut-être n’auriez vous pas écrit ce post. Si on résume, comme Dedaj n’a pas démonté les présomptions de viol, vous avez arrêté de soutenir Assange. L’avocat n’a pas été bon, mais cela ne fait pas d’Assange un coupable et surtout ce n’est pas à chacun de nous de décider, mais à la Justice et aux plaignantes : la Justice et les plaignantes, selon les informations que j’ai lues, ont décidé qu’Assange n’était pas coupable de viol.

    On peut aussi maintenir le soutien à Assange tout en espérant qu’il serait lavé des accusations pour viol – ce qui, à l’époque de votre post était, heureusement, déjà le cas.

    Je vous annonce donc que vous pouvez revenir sur votre décision et soutenir Assange, car il a été lavé le 19/11/2019 des accusations de viol et étant donné la gravité de la situation, nous avons intérêt à soutenir cette cause qui nous touche tous·tes

    Votre décision aurait été le résultat de cheminement

    Votre « sentence » sur Assange est présentée comme le résultat d’un cheminement de pensée. D’abord vous le souteniez et après non. C’est l’inverse de celui de Melzer. Vous pouvez lire dans investig’action le témoignage de Melzer. D’autant que comme vous sur la Chine, il a procédé selon une démarche saine : lire les textes suédois (parce qu’il lit le suédois).

    Bref, je regrette que la rigueur qui est manifeste dans votre travail sur la Chine soit absente de cet article qui est une réaction et non une réflexion, et c’est triste vus les enjeux. La Chine – j’ai compris que c’est nous que vous cherchez à aider et non la Chine et analysant les mensonges à son égard – a moins besoin de vous que ce dossier. Votre opinion est d’autant plus dangereuse que l’on a tendance, comme le montre Becker à catégoriser les gens (Becker 2002 chapitre « Voir les gens comme des activités » ou (1) pour la citation originale). Ainsi, vos lect·rices/eursus vous font confiance et vous ont consciemment ou non catégorisé dans les analystes « sérieux », au lieu de juger sur pièces et voir que cet article n’est pas une analyse. C’est ce qui me dérange en lisant les commentaires. Donc, les personnes vous ayant lu et catégorisé comme sérieux sur la Chine, ne vont pas s’embarrasser de connaître les méandres de ce dossier complexe et vont suivre votre « avis » qui paraît sérieux parce que vous le présentez comme procédant d’une maturation de réflexion. (D’abord oui, ensuite non).

    Votre lectrice assidue depuis hier,
    Eva Rodriguez

    Pour le cas où vous êtes toujours pas fatigué·e·s de me lire.

    Je suis une femme et une femme qui a plus d’expériences sans préservatif, à mon corps défendant, qu’avec. Vous avez rapporté une réaction soudaine sur des paroles d’un homme qui vous ont outré. Ma question qui reste ouverte : si ces paroles avaient été celles d’une femme qui a vécu ce même genre d’expériences, auriez-vous eu la même réaction ou mon sexe aurait-il inspiré une confiance qui aurait subordonné votre réaction à l’argumentation que j’allais tenir ? Vous avez, vous aussi, procédé à un exercice d’association « Assange/Polanski » et vous reliez le tout au débat de la séparation ou non de l’artiste à l’oeuvre ou en l’occurrence du lanceur d’alerte à ses alertes. Pourtant, Assange est recherché par la CIA est-ce le cas de Polanski ? Donc les accusations de viol doivent se comprendre dans le contexte qui est le sien…

    L’examen des propos de la déposition de ces deux dames est louable mais décontextualisé. Un dossier judiciaire doit se lire dans son ensemble et non pas extraire une pièce émouvante et la faire apparaître comme irréfutable. Surtout lorsque l’on constate que sur le sujet des violences faites aux femmes, il y a des cas d’instrumentalisations (Strauss-Khan éloigné opportunément de la candidature à la présidence de la République Française…). Il s’agit d’une expression dont on est certaine qu’elle va « faire mouche » comme la dénonciation des dictateurs d’Afrique (du Nord) et du Moyen-Orient et comme vous le dites, de la Chine, comme la liberté d’expression. Trois concepts qui font mouche et l’un les violences faites aux femmes sert à masquer l’autre, la liberté d’expression : comment faire en sorte de détourner le focus de l’opinion publique des véritables enjeux : la liberté d’expression et de la presse. Un violeur est un psychopathe et donc n’a pas à s’exprimer.
    Donc, si on repart dans l’historique du dossier :

    – De la notion de viol en Suède il en va de même que de celle de dictature pour la Chine. En Chine on se réfère à la dictature du prolétariat et en Suède, le viol dont il est question = sexe consenti mais sans préservatif.
    Les lois en Suède font que le sexe sans préservatif lorsqu’il n’est pas voulu est considéré comme un viol. Comme je n’ai eu que très peu de rapports avec préservatifs alors que j’en ai réclamé et beaucoup de mycoses je ne peux que saluer que les lois soient ainsi et espérer que les lois évolueront dans ce sens partout ailleurs. Mais la banalité de ce comportement des hommes fait qu’Assange ne peut pas apparaître comme une exception alors que dans mon expérience 90 % des hommes l’ont fait avec moi (et personnellement je n’ai pas eu la force physique de m’y opposer surtout nue dans un lit).

    Donc
    1-oui, il fallait juger Assange parce que telles sont les lois en Suède (et il a réclamé le jugement, mais on a laissé trainer et sali sa réputation pendant qu’il était torturé en prison sans aucune preuve de culpablité – c’est ça le scandale !) mais ne pas ériger le sexe sans préservatif en scandale absolu de l’humanité, ce qui a été fait par les médias….

    2- Ici aussi, ce n’est pas parce que, selon ces deux femmes, il aurait eu des rapports non protégés, qu’il faut le catégoriser pour le restant de ses jours comme un violeur dangeureux. C’est un mec qui a fait ce que 90% des mecs ont fait avec moi.Pourtant le résumé qu’on voit souvent est qu’Assange est un violeur, même lorsque le dossier a été fermé en 2010 et à deux reprises après, Assange reste ce violeur de femmes ayant accepté de l’héberger

    L’avantage à catégoriser quelqu’un comme violeur c’est qu’on le fait rentrer dans la catégorie des psychopathes, des gens définitivement mauvais avec tout ce que cela comporte de références dans l’imaginaire collectif (Les Weinstein and co…). Voir le danger des catégorisations selon Becker (1).

    – L’avantage d’avoir deux dossiers au lieu d’un c’est celui que vous pointez dans l’analyse Amnesty => l’aspect cumulatif de la redondance qui confère tout son poids au dossier central. Les autres dossiers satellites ont la fonction de donner du poids à un dossier central qui au niveau judiciaire est …. vide. Pas d’accusation de trahison sur la base de l’espionnage si pas citoyen du pays espionné. Point barre.Pas d’espionnage s’il n’est pas le hacker. Point barre.

    L’avantage pour les USA, c’est que la Constitution suédoise autorise l’extradition vers un pays tiers si la personne y risque la peine capitale. On peut donc, à partir de la Suède. l’extrader légitimement vers les US. Pourtant la Constitution Britannique ne le permet pas. Autre alternative : les magistrats suédois auraient pu, pendant toutes ces années (10 ans !), se rendre, comme Assange a demandé à ce que ce soit fait, à Londres. Pourtant, dans mon souvenir, ces magistrat·e·s l’ont fait dans des cas moins important et à enjeux mineurs mais ont refusé de le faire dans le cas de deux « présumés terroristes » égyptiens qui risquaient la peine capitale s’ils étaient extradés. Précisément parce qu’ils ne s’agissait pas de condamner à mort, les magistrat·e·s ont utilisé un « droit de réserve ». Il y a donc jurisprudence. Donc pourquoi si Assange insiste pour que les magistrats se rendent sur place dans le cadre de ce dossier qui a été ouvert deux fois après sa fermeture initiale par la juge Eva Finné (donc trois au total) les magistrat·e·s qui courent aucun risque d’extradition ne se déplacent pas? Cela me conduit vers une hypothèse qui n’en est plus une : il ne s’agit pas d’un procès judiciaire mais d’un procès politique. Là-dessus, les arguments et les études sérieuses ne manquent pas, je vous y renvoie.

    – les deux femmes seraient allées à la police notamment parce qu’elles avaient eu peur d’avoir le SIDA. Effectivement, le fait que la menace du SIDA est pesé fait peur. Je ne me lancerai pas dans la contestation de cette hypothèse – c’est une hypothèse jusqu’à ce qu’on arrive à prouver que la cause du SIDA est le VIH – selon laquelle le SIDA serait une maladie sexuellement transmissible, mais si Luc Montagnier, comme vous le dites quelque part, est la risée du corps médical à cause de la mémoire de l’eau, c’est surtout son prix Nobel scandaleux à ce propos qui devrait nous faire frémir. Imaginons que j’ai peur d’avoir le SIDA, alors je me rends dans un centre médical. Pas au commissariat. Dans quel ordre cela a-t-il été fait ? la motivation – la peur – et la réaction, le commissariat. Après avoir découvert qu’elles n’avaient pas le SIDA, j’ai lu quelque part qu’elles ont déclaré elles-mêmes qu’elles ignoraient que leurs accusations seraient utilisées par les grandes puissances.

    (1) « The kind of solution to such a problem you can more reasonably expect to find is that activities will be responses to particular situations, and that the relations between situations and activities will have a consistency that permits generalization, so you can say something like this: people who are in a situation of kind X, with these kinds of pressures, and these possibilities of action to choose from, will do this ».

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  7. Chère Eva,

    Merci beaucoup pour ce commentaire très riche qui va me permettre d’encore clarifier ma position.

    1) Je cite les témoignages des plaignantes mais, surtout, le fait que leurs récits n’aient pas été contredits par Assange. La décision de justice est, de ce fait, en accord avec la plupart des décisions de justice concernant des affaires similaires. Je dénonce bien le système d’oppression patriarcale, au-delà de ce cas précis. Une oppression dont vous vous faites le témoin également 😦 Le patriarcat n’est pas égal à la somme d’événements particuliers. Voilà pourquoi il est incorrect de mettre sur un pied d’égalité les quelques cas de violences sexuelles envers les hommes (que je ne nie pas) et les violences systémiques vécues par les femmes en tant que classe. Ainsi, je « n’extrais » pas ces violences de leur contexte, je les replace au contraire dans le contexte du patriarcat qui, comme vous le soulignez, est tout à fait banal (ce qui ne l’empêche pas d’être révoltant, btw)..

    2) En ce qui concerne mes lecteurices, je les invite au contraire à lire directement les PV, en mettant un lien qui y mène. Me reprocher ainsi de profiter de mon autorité pour guider les opinions me semble injuste.

    3) Je ne fais pas mystère de mes positions ; au contraire, je les explicite. Sur la Chine, comme ici. Je respecte tout à fait qu’on pense différemment de moi, ce qui est votre cas sur ce dossier, et je n’ai aucun problème avec ça. Je publie tous les commentaires non insultants, ce qui me vaut parfois de me confronter à de très nombreuses réactions hostiles.

    4) Il est en effet tout à fait vraisemblable que les USA aient instrumentalisé les accusations de viol. Pour augmenter l’effet d’accumulation sans doute, en espérant que ça les empêche de devoir déclarer leurs intentions, etc. Malheureusement, les USA savent comment exploiter des failles réelles (par exemple des revendications légitimes de la jeunesse arabe) pour en profiter par ailleurs. On se trouve, comme citoyen, analyste, militant complètement piégé : soutenir un violeur (banalité peut-être, mais violence quand même…) au nom de la liberté de la presse ; ou condamner le violeur en prenant le risque de passer pour un soutien d’une procédure infâme. Peste et choléra.

    5) Tout ça n’enlève donc RIEN au caractère intolérablement injuste de la procédure d’extradition à l’encontre d’Assange, ni à l’ensemble des instrumentalisations dont Assange est la victime.

    J’espère malgré tout que vous continuerez à me lire 😉 Encore merci pour vos apports.

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  8. Viktor dit :

    Bonsoir Emmanuel, je tombe sur ce site (conseillé par un ami) et, te reconnaissant sur la photo, je cherche (évidemment) un article sur Assange et je tombe sur celui-ci. Je suis évidemment désolé de n’avoir pas été l’avocat du siècle sur cette question précise. Eva me semble avoir dit l’essentiel.

    Il y a aussi des choses que qu’on ne savait pas à l’époque (ou oubliés), ou qu’on a appris plus tard grâce au travail de quelques (rares) journalistes d’investigation, et qui sont tous « en faveur » de JA. (je pourrais rajouter, puisque tu y fais référence, que ces PV ne sont finalement PAS des PV mais des retranscriptions de conversations téléphoniques, rédigées a posteriori par la police, et qu’une des femmes a déclaré à leur sujet « la police a voulu me faire dire ce que j’ai jamais dit », et « ils voulaient mettre la main sur JA », …. que les procureurs GB et suédois ont bien comploté pour faire traîner l’affaire au maximum, etc, etc, etc).

    Donc on est déjà ici sur des supputations bâties sur du sable plus que mouvant….

    S’ajoutent à ça de très nombreuses irrégularités de fond et de forme qui ne se seraient jamais produites si l’affaire était aussi « simple » que ça. Je m’en tiens non à une opinion personnelle (je ne suis pas juriste) mais à des dizaines (voire centaines maintenant) de juristes, d’avocats et d’orgas spécialisées dans la défense des victimes de viol (Naomi Wolff, Women Against Rape pour ne citer que les deux qui me viennent à l’esprit) qui se sont penché(e)s sur le cas.

    Comme a écrit Naomi Wolff et/ou Women Against Rape, parler de viol ici est une insulte à toutes celles qui en ont été victimes. Ne serait-ce point qu’en voulant trop bien faire, tu en fasses trop ?

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    • Merci Viktor pour ton commentaire important. C’est très délicat. Le fait que ces PV n’en soient pas est sans doute un élément essentiel que je retire de ce que tu dis ici. Je vais certainement ajouter une note en début d’article. J’insiste malgré tout sur le fait que le viol conjugal n’est pas un viol au rabais, un moindre viol, et que son acceptation sociale relative (comme la pénétration par surprise lors du sommeil) en dit plus sur la violence de la domination masculine que sur le caractère non contestable de la pratique. Si tu souhaites rédiger un droit de réponse en bonne et due forme, je le publierai bien entendu avec plaisir.

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  9. Viktor dit :

    Merci pour ton écoute.

    Non, pas de droit de réponse. On verra comment ton article vieillira. 🙂 Et on boira une bouteille de rhum (cubain) autour de réflexions sur l’impossible recherche de la vérité.

    J’acquiesce à tout ce que tu écris dans ta réponse. Mais quel rapport avec l’affaire ?

    Tout ceci se résume à ça : JA n’a jamais été accusé de quoi que ce soit, par qui que ce soit. Tu sembles trouver dans les (non) PV des éléments pour penser le contraire. Pas moi. Mais le mot de la fin n’est probablement ni le tien ni le mien. Alors si personne ne parle de viol, pourquoi lâcher le mot ? D’ailleurs, qui en parle, et quand ?

    Un tabloïd suédois a titré en première page que JA était recherché pour viol avant même que les « PV » n’aient été rédigés et les témoins officiellement entendues ? (ah… la chronologie, super important ici…).

    Pour désigner des rapports consensuels (note « consensuels ») non protégés, le terme suédois (traduit en anglais) est « minor rape » (en français, « viol mineur » ?). Je suis dubitatif devant ce terme. J’aurais du mal à l’employer devant un public européen (l’avais-je précisé lors de la conférence ? Je ne me souviens plus.) Et si je l’avais employé, qu’aurais-tu écrit sur moi ? 😉 C’est pourtant le terme « officiel ». Et ça se répercute dans la presse dans la version plus laconique de « viol ». Je me serais presque satisfait (impatient de voir les réactions du public) si la presse avait parlé de « JA recherché pour viol mineur »…

    Pourquoi la procureure Marianne Ny, lorsqu’elle a émis son mandat d’arrêt, a-t-elle « reformulé » le récit des femmes pour en aggraver la portée ? (un faux en écriture, en quelque sorte) Sans doute était-elle consciente que ce qu’elle avait « sous la main » ne suffisait pas…

    Pourquoi Marianne Ny a-t-elle annoncé qu’elle avait « mis la main sur un gros gibier » ? Comment a-t-elle réussi à effacer (par accident) tous les courriels échangés avec le FBI/Département de Justice US ?

    Pourquoi et comment Marianne Ny a-t-elle réussi à faire traîner une « enquête préliminaire » (car ça n’a jamais été autre chose) pendant sept ans ? (durée moyenne d’une enquête préliminaire en Suède : 15j à 1 mois).

    Mieux encore : Comment ça se fait-il qu’un procureur ait pu émettre un mandat d’arrêt ? (Puce à l’oreille : Un mandat d’arrêt est normalement émis par un JUGE, pas par un procureur…) C’est si vrai que la GB a modifié sa loi (ambiguë à l’époque) pour exclure les mandats d’arrêt émis par un procureur, mais seulement APRES avoir confirmé la validité de ce mandat d’arrêt précis, modification assortie d’une clause de NON rétroactivité… (clause d’ailleurs connue dans les milieux comme la « clause Julian Assange » – très clair… )

    Est-il permis de faire remarquer que parler de la « justice suédoise » est abusive dans la mesure où cette affaire n’a jamais été traitée par un tribunal en Suède, mais simplement par une procureure qui a décidé qu’il y avait « peut-être » matière à ….

    Pourquoi l’avocat commis d’office (le même, pour les deux femmes « contre » le même homme, du jamais vu…) est-il un avocat d’affaires (apparemment un peu véreux) et pas un avocat pénaliste?

    Où est passée SW ? (Celle qui dit que la police voulait lui forcer la main). Toutes ses traces sur Internet ont été soigneusement effacées – « par des pros » me disent les spécialistes.

    Je peux continuer pendant des heures.

    Proposition : oublies ce qu’un misérable ver de ter comme moi ait pu dire et reviens sur l’affaire, toute l’affaire et rien que l’affaire.

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  10. Votre article démontre assez bien que l’exercice de maïeutique n’est pas donné à tout le monde. Le semblant de cohérence de votre position et son apparente moralité (dignité) s’effritent assez vite comme le démontrent les autres critiques alors même qu’elles ne me semblent qu’effleurer les problèmes de ce texte.
    Mais en fait, je pense que vous n’avez simplement pas compris la logique américaine. Vous écrivez que sans Assange (donc si Assange est extradé et mis en prison à vie) Wikileaks fonctionnera toujours. Bah, non et c’est justement la stratégie des USA, si Assange finit sa vie en prison après 10 ans de traque, les candidats à sa successions se feront rares, très rares, extrêmement rares.
    Un peu comme la stratégie russe envers les enlèvements de ressortissants à l’étranger. Les Russes ne sont pratiquement jamais victimes d’enlèvements car le autorités Russes ont toujours été intraitables.

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  11. Espérance dit :

    Cher M. Wathelet,
    Votre post contient beaucoup d’erreurs factuelles mais aussi de sérieux problèmes de fond. Votre appel à ce qu’Assange soit jugé pour des faits qui ont été classés sans suite et qui plus est, définitivement prescrits est assez troublant quand on se prétend d’un état de droit. Deux procureures suédoises sur trois ont trouvé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre et aucune des trois procureures qui se sont penchées sur l’affaire ne l’a inculpé. Ensuite, les tribunaux suédois ont eux-mêmes fini par trouver l’enquête trop longue, la procureure trop têtue, le mandat d’arrêt disproportionné, sans compter les nombreuses irrégularités policières qui n’auraient jamais été tolérées pour des affaires disons plus sérieuses. Vous estimez que « Assange DOIT être jugé pour viol sur le sol suédois » en 2021, ce faisant, vous jetez aux orties un principe aussi vieux et fondamental que la présomption d’innocence et cela au nom des droits des « victimes » qu’aucun juge ou procureur n’a reconnues en tant que tel.
    Vous dites « qu’il n’y a rien de pire, de plus difficile, qu’être remis en question dans ses croyances ». Après avoir « cru » en l’innocence d’Assange, voilà maintenant que vous « croyez » en sa culpabilité. Ce faisant, vous pêchez par le même procédé qui consiste à vous fier à votre sentiment en lieu et place de votre raisonnement, d’une méthodologie, d’un esprit critique de déduction, de logique, des lois de la probabilité, etc., vous faites exactement ce que vous reprochez : vous créez une autre dépendance épistémique, qui plus est toxique pour un présumé innocent et vaine pour les femmes.
    Vous dites « Tout n’est pas vérifiable » mais vous ne prenez même pas la peine de vérifier ce qui est en fait vérifiable. Vous reprenez les témoignages des plaignantes, mais vous omettez celui d’Assange et des autres témoins. Il existe bien deux versions des faits et rien ne permet à l’heure actuelle d’affirmer qu’une version est plus vraie que l’autre, car dans le cas contraire, vous pensez bien que des poursuites auraient été entamées. À propos des témoignages des femmes, vous dites : « si personne n’en conteste l’authenticité (de l’accusation à la défense), il n’y a pas de raison d’y voir un faux. ». Il y a trois points à préciser :
    Premièrement, Assange a soumis deux témoignages aux autorités suédoises. Son premier témoignage date du 31 août 2010 dans lequel il conteste avoir cassé le préservatif de Anna, et le deuxième du 14 novembre 2016, où il affirme que Sofia était réveillée ce matin-là. Si vous préférez croire la version d’Anna qui dit avoir entendu (et non vu) Assange casser le préservatif avec ses ongles pendant l’acte dans l’objectif de l’inséminer c’est votre entière liberté. Si vous préférez croire que Sofia était « à moitié endormie » lorsqu’ils ont eu leur 4ème rapport sexuel le matin après qu’elle ait été cherché le petit-déjeuner et aussi qu’elle n’a jamais eu de rapport sexuel non protégé de sa vie alors qu’elle raconte que lors de leur 3ème rapport sexuel ils n’avaient mis le préservatif que sur le gland du pénis, c’est votre entière liberté également. Ça fait de vous quelqu’un de bien qui a le réflexe de protéger la partie vulnérable contre les abus de pourvoir. Mais cela ne fait pas de vous un bon journaliste pour autant. Il n’y a absolument rien qui vous permette d’affirmer que la version des femmes est plus vraie que celle d’Assange : ni les preuves de laboratoire, ni les SMS échangés par les femmes (qui n’ont jamais été livré à la défense), ni un psychiatre légiste, aucun procureur ou juge n’a estimé que les témoignages des femmes étaient plus crédibles que celle d’Assange. On ne sait pas ce qui s’est passé, et vos suppositions devraient au moins tenir compte de cela.
    Deuxièmement, il ne s’agit pas tant de discuter de l’authenticité des témoignages qui n’a jamais été contestée par personne, mais bien de leur crédibilité, ce qu’un jury aurait fait si un procès avait tenu lieu. Et là je trouve votre analyse « épistémologiquement » bizarre. Vous partez du postulat que le témoignage est crédible, d’où votre indignation et ensuite, vous justifiez les incohérences de ces témoignages par une analyse psychologique qui ne colle pas tout à fait aux faits. Vous notez, et à raison, « la tendance, pour les victimes, à reformuler les faits de telle sorte qu’ils justifient les actes de leur agresseur ». Ce comportement d’« obéissance sexuelle » et de sidération peut ou pas accompagner une agression sexuelle et pourrait en effet expliquer « ce réflexe très légitime d’autoprotection » qui aurait empêché Sofia de porter plainte. Les faits sont que Sofia va au commissariat pour demander aux forces de l’ordre de soumettre de force Assange à un test HIV. Cela n’indique rien sur l’existence ou non d’un crime sexuel mais le moins que l’on puisse dire c’est que ce comportement ne ressemble pas tout à fait à celui d’une femme obéissante ou sidérée. Plutôt qu’une atténuation des faits dont Sofia feint d’ignorer la gravité (elle avait été briefé par Anna avant d’aller au commissariat sur le fait que ce qu’elle aurait vécu s’appelle un viol), son témoignage est truffé d’exagérations (elle raconte qu’elle n’aimait pas la façon dont il lui a demandé un verre de jus d’orange chez elle). Atténuation et exagération n’indiquent rien sur la véracité des faits allégués mais ils doivent à tout le moins appeler à la prudence. Lorsque trois jours plus tard sa plainte est classée sans suite, elle engage l’avocat le plus célèbre et le plus véreux de Suède pour faire appel de cette décision avant même qu’Assange n’ai compris qu’il lui faudrait à lui aussi un avocat ; une semaine après sa déposition, elle est en négociation avec le premier quotidien suédois pour une interview qui n’aura finalement pas lieu. Neuf ans après les faits, Sofia demande la réouverture de sa plainte (qu’elle n’aurait soi-disant pas voulu porter neuf ans plus tôt) pour une deuxième fois par sa deuxième avocate qui s’est avérée tout aussi véreuse que le premier. Si aucun de ces éléments ne renseigne sur la crédibilité ou la victimisation de Sofia, ils indiquent encore moins une supposée sidération ou obéissance dans son chef. Mais encore une fois, ici vous êtes libre de croire.
    En ce qui concerne Anna, vous semblez ignorer une grande partie du dossier. Je vous invite pour commencer à lire le témoignage de Donald Bodström donné à la police en 2010 ainsi que son article de 2019 où il revient sur les faits. Il relate que Anna lui aurait menti à deux reprises sur des éléments essentiels du dossier. Cela n’indique pas qu’il n’y ait pas eu de crime commis, mais cela devrait relativiser votre croyance. Par ailleurs, elle a elle-même admis avoir effacé des tweets et des postes sur son blog qui compromettaient sa crédibilité, un comportement qui aurait été sanctionné et réprouvé dans n’importe quelle autre circonstance pour entrave à une enquête criminelle. Elle a gardé une semaine durant un préservatif usagé dans son appartement de 25m² qu’elle partageait avec Assange (dont elle a entretemps fait la lessive) et qu’elle a soumis en tant que preuve alors qu’il ne contenait même pas l’ADN d’Assange. Si ces éléments ne sont pas d’ordre à invalider son témoignage, ils devraient à tous le moins vous inviter à l’utiliser avec un peu plus de précaution.
    Troisièmement, Assange est considéré en détention arbitraire depuis bientôt une décennie, il aurait été difficile pour lui de défendre sa réputation ou de contester la version des femmes pendant que la procureure suédoise refuse de l’interroger durant six longues années. Quel procureur dont le métier est de punir et de lutter contre les criminels, attend six années avant d’interroger un suspect, potentiellement dangereux pour les femmes, si ce n’est quelqu’un qui ne croit pas tant que ça en sa dangerosité ?
    Une décennie plus tard, en janvier dernier, Anna a été reçue sur tous les plateaux de télévision suédois et a fait la une de tous les quotidiens nationaux suédois pour la promotion de son livre dans lequel elle relate les orgasmes qu’elle a eu avec Assange pendant qu’elle se faisait abusée, les photos d’Assange qu’elle a posté pendant qu’il dormait. Tout en s’assumant en tant que prédatrice sexuelle (elle a couché avec Assange dans le but de se venger d’un ex dit-elle), elle est célébrée comme une rescapée d’un crime sexuel auquel personne ne semble en réalité prêter attention. À des heures de grande écoute, elle associe Assange à du caca (!) et du sperme et se dit avoir été victime d’insémination forcée dans un pays dont l’inconscient est encore marqué par l’eugénisme et l’hygiénisme de leurs années 70 et qui fait le nid en ce moment de leur extrême droite. La sortie de son livre a coïncidé avec le moment où Julian Assange se voit refusé la libération conditionnelle dans des circonstances particulièrement cruelles et inhumaines. Comme beaucoup de commentateurs l’ont déjà observé, les Suédois ont démontré un sens du timing exceptionnel lors de cette saga Assange, et la date de sortie de la traduction de son livre risque de ne pas nous décevoir.
    Si Anna a été victime, elle n’a en aucun cas besoin de votre croyance. Toutes les personnes qui se sont mises en travers de son chemin en ont subi les conséquences. Anne Rampberg, l’ex présidente du barreau des avocat.e.s s’est vu menacée de son poste à l’université d’Uppsala pour lui avoir exprimé son indignation. Goran Rudling qui avait dévoilé ses tentatives de dissimulation a disparu de la circulation à la suite d’une mystérieuse affaire où il se serait fait piégé dans une fausse histoire amoureuse. Donald Bodström a tenté d’écrire sa version des faits en 2019 mais s’est terré dans le silence pour une raison inexpliquée. Il s’agit là de personnes qui n’étaient pas des supporters d’Assange. Ces derniers, tel Nils Melzer dont Anna & co ont demandé le licenciement des Nations Unies (pour avoir émis ses doutes sur les faits tels rapportés par la police suédoise), ont pour leur part connu un sort tout aussi peu enviable pour une affaire qui, je le répète, n’a donné lieu à aucun début d’inculpation. Depuis 2010, Anna et Sofia ont eu l’appareil judiciaire, l’appareil politique et médiatique de leur côté pour protéger leur crédibilité. Aucune femme au monde n’a reçu de soutien aussi fort des pouvoirs en place pour une affaire aussi faible en preuve et en crédibilité. Ceux qui doutaient d’elles ou de la justice suédoise ont été ostracisés, traités de sexistes, misogynes et complotistes pendant plus d’une décennie pour protéger les témoignages les plus alambiqués et les plus discutés dans l’histoire des femmes. Bien entendu, il y a parmi les supporters d’Assange des sexistes et misogynes mais ils sont loin de constituer la majorité, quoiqu’en disent les médias. Les médias de droite qui détestent Assange n’ont eu aucune difficulté à exprimer leur doute quant à l’affaire suédoise. Il n’y a que les médias soi-disant de gauche qui ont fait comme vous, culpabiliser le doute sans aucune autre raison « qu’il faut croire » les femmes. Il se peut que ces femmes suédoises aient été victimes, il se peut qu’elles aient été des agents. Dans les deux hypothèses, elles ne devraient pas être le centre de notre attention. Ce qui compte c’est comment les autorités et pouvoirs publics ont géré et/ou manipulé cette histoire pour commettre de la torture, de graves violations de droits fondamentaux et saboter l’une des plus grande avancée dans le droit à l’information et cela dans l’indifférence générale.
    Croire aux femmes qui relatent leur agression sexuelle est un slogan louable mais lorsqu’il devient une injonction, il faut se poser des questions. Si vous vous préoccupez sincèrement des deux femmes suédoises, demandez-vous alors comment cela a-t-il été possible que la procureure ait hypothéqué leurs vies pendant plus de 10 ans, durant lesquelles elle ont dû déménager, changer de nom et d’apparence et changer de carrière pour en fin de compte finir dans un classement sans suite (et très probablement un non-lieu si l’affaire avait atteint un tribunal). Faut-il vous rappeler que sa passivité (et dès lors son incompétence) ont été fustigés à deux reprises par des tribunaux suédois. Alors que les plaintes pour viol « non grave » ont explosé en Suède, les plaintes pour viol aggravé ont diminué depuis l’affaire Assange. Cela devrait aussi vous faire relativiser le féminisme suédois dont l’histoire n’est pas toute rose.
    Votre conclusion est terriblement injuste. Vous mettez Assange dans la liste des pédophiles avoués, violeurs présumés, agresseurs acquittés alors qu’Assange n’a même pas été inculpé ou même poursuivi et a toujours clamé son innocence. Vos propos frisent la calomnie lorsque que vous le jugez comme quelqu’un d’abusif, d’égoïste qui ne se préoccupe pas du consentement de l’autre. Vous jugez de la valeur d’un homme entre deux témoignages sortis de leur contexte et que trois procureures d’un gouvernement ouvertement féministe ont jugé insuffisant pour entamer des poursuites. Le minimum de décence aujourd’hui après dix ans d’acharnement d’une procureure qui a abusé de toutes les procédures et de tous ses droits fondamentaux pour l’immobiliser, aurait été de lui laisser la présomption d’innocence. Le féminisme n’a jamais été question de remettre en cause ou d’affaiblir des droits fondamentaux.
    Vous avez raison de souligner la difficulté d’investiguer cette affaire puisque beaucoup de documents clés ont été rendus inaccessibles par les autorités ou ont été effacés de la toile. Au mieux, vous pourriez vous joindre à l’appel international pour ouvrir une commission d’enquête sur ce qui s’est passé avec cette procureure. Cela apporterait bien plus de crédibilité aux femmes suédoises que toutes les tentatives infructueuses depuis 10 ans d’imposer par l’autorité un sens là où les faits semblent avoir la dent dure. En attendant, je partage le constat réalisé récemment par un auteur danois qui a judicieusement noté que les deux femmes (victimes ou agentes) ont réussi là où la CIA a échoué : à faire passer un héros pour un monstre auprès des siens, dans un pays à la vélocité morale et à la mémoire courte.
    Pour être tout à fait clair, initier des rapports sexuels avec une personne endormie ou dans un état vulnérable ou en incapacité de consentir est immoral et devenu illégal à juste titre. Ne pas respecter la volonté d’une personne d’avoir des rapports protégés est immoral et devenu illégal à juste titre. Il reste que rien n’indique qu’Assange ait commis ces choses-là, et que jusqu’à preuve du contraire, il est innocent et doit être traité comme tel. La lutte contre les violences faites aux femmes vient de loin et a encore de beaux combats à mener. C’est bien que vous en fassiez partie mais je pense malheureusement que vous vous trompez sur cette affaire. Je pense que le traitement médiatique de l’affaire Assange a causé plus de dommages au féminisme qu’il ne lui a apporté de victoires. Je pense aussi que les femmes qui sont les premières victimes des guerres, auraient eu plus à gagner si WikiLeaks n’avait pas fait l’objet de persécution comme il l’est en ce moment même. Je pense enfin que le droit des femmes et la lutte contre la violence faite aux femmes méritent d’être traités avec autant de rigueur et d’objectivité que tout autre sujet que vous abordez sur votre blog.
    Bien à vous

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  12. Phil dit :

    Cher Monsieur Wathelet,

    Permettez moi d’abord de dire toute l’empathie qui fut la mienne ce dimanche quand je vous ai écouté tenter d’argumenter sur le plateau de Deborsu. Bourdieu avait prévenu, il est inutile d’espérer développer une pensée à la télévision. A fortiori si celle-ci va à l’encontre de la doxa. Vous fûtes courageux et Deborsu, égal à lui même, cuistre. Quant à Cogolati, il y a un je ne sais quoi de Georges Louis-Bouchez dans son regard, faut-il en dire plus…
    Mais vous avez essayé de défendre une pensée critique là où la majorité des journalistes ont abandonné la position depuis bien longtemps. Respect.

    Alors je vous l’avoue, je suis assez étonné par ce que je lis ici sur J.A.. Pris en plein flagrant délit de dissonance cognitive, je ne peux me résoudre à croire que c’est la même personne qui prend le risque de se griller médiatiquement et professionnellement en mettant en cause la fable qu’on nous sert sur ces affreux chinois (car ils vont pas vous le pardonner facilement, ce sont des vilains) et celui qui abandonne J.A. en rase compagne sur base de témoignages hautement suspects. (Viktor Dedaj a eu l’occasion ici plus-haut d’apporter pas mal de précisions à ce sujet).

    Pardon mais est-ce bien la même personne qui prend la peine de déconstruire sur son blog les propos d’une rescapée du goulag ?

    J’ose donc une question au culot. Quel affect puissant a donc été mobilisé chez vous par ce récit de viol pour que vous abandonniez un combat tel que celui de la défense de J.A.. ? La conviction que ce combat est juste et nécessaire, vous l’aviez et, à vous lire, vous l’avez toujours. C’est donc que le déclic s’est produit sur un plan émotionnel. d’où le questionnement sur l’affect. Ne me répondez pas, cela ne regarde que vous. Mais une fois que vous aurez trouvé, revenez vite, il (J.A.) n ‘est pas au mieux de sa forme.

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    • N’est-ce pas délicieusement ironique d’être attaqué devant 200.000 spectateur.ices spécifiquement sur ce sujet alors que je suis attaqué pour l’exact contraire depuis des mois sur cet article notamment (ou sur l’écriture inclusive)?
      Plus sérieusement, des éléments ont été ajoutés par Victor et j’ai ajouté un disclaimer avant l’article. J’aime que le débat soit transparent et, quant à moi, je ne peux suivre tous les dossiers en même temps – mes curseurs de crédence tournent fou. Je crois que les lecteur.ices trouveront dans cet article et dans les commentaires l’ensemble des arguments qui leur permettront de se faire leur opinion et c’est bien là l’essentiel. De tte façon, à aucun moment je ne justifie ici la torture dont JA est victime. Qu’on ne me reproche pas cela. (Merci bcp pour le soutien par ailleurs. C’est amusant : je donnais cours à mes étudiant.es juste avant les vacances sur Bourdieu, sur Herman et Chomsky et sur Morelli. La théorie…et les travaux pratiques! Hum.)

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